mardi 14 avril 2015

0315 OP Hamel


 Pour notre première opération de l'année 2015, le groupe s'est retrouvé avec pour mission de piéger deux véhicules appartenant à un trafiquant d'armes dans un petit pays des Balkans. 


 Si nous sommes restés plutôt silencieux lors de l'année 2014, nous ne sommes pas pour autant restés inactifs et nous avons multiplié les sorties avec un certain nombre de moments marquants que nous ne manquerons pas de vous relater très prochainement. L'op Hamel était l'occasion de remettre l'équipe sur les rails avec un déplacement au complet en Normandie.





 Les choses sérieuses commencent dès le vendredi soir où l'effectif au complet se réuni dans un appartement de la capitale afin d'y être briefé sur la mission.
 Matt et Odon sont aux manettes et nous font un topo complet de la situation.

 Nous prenons connaissance de la zone avec une projection de cartes topographiques et de prises de vues aériennes. La cible est une ferme dans un
village rural. Elle appartient au trafiquant que nous devons éliminer, il doit s'y rendre dans les jours qui viennent. La configuration du corps de ferme ainsi que de ses abords est étudié dans les moindres détails.

 Nous allons intervenir dans une zone rurale composée de champs et de bois.

 Nous bénéficions de l’appui d’un partisan sur place qui mettra un endroit sûr et isolé à disposition du groupe pour nous servir de base avancée. Nous serons à quelques kilomètres du village dans lequel se trouve la ferme de la cible.

 Nous percevons deux charges de destruction avec fixation magnétique. Un dernier rappel des procédures et de leur fonctionnement est effectué.
 La cible se déplace avec ses hommes à bord de deux voitures, une de marque française, l’autre de marque allemande. Nous ne pouvons pas laisser place au doute et il faudra poser une charge sur chacun de ces véhicules avant de nous extraire.


J : Au petit matin, le groupe, embarque à bord de deux véhicules. Chaque trinôme doit être largué séparement en lisière d’un bois au nord de la cible. Le ciel est couvert avec de forts risques de pluie, mais la température reste agréable pour ce mois d’avril.

 La progression est rapide. Il y a de nombreux miradors et cabanes de chasseurs dans le bois, quelques 4x4 sont stationnés et des voix lointaines se font entendre brièvement. En approche du point de ralliement, un chevreuil bondit a quelques mètres à peine de nous, nous apprendrons plus tard que c'est l'autre équipe qui l'avait surpris ainsi que l'un de ces camarades.

 La jonction se fait au point prévu, et la colonne reformée progresse vers la zone choisie pour nous faire oublier jusqu’au moment de l’action.

Une dernière route nous en sépare. Pour la franchir de la manière la plus discrète possible, nous découvrons une conduite d’eau qui la traverse. A quatre pattes dans la boue, avec les sacs chargés, nous passons rapidement. La voiture qui passe évidemment à ce moment-là ne nous pas aperçus.


 Arrivés sur zone, nous ne savons pas combien de temps nous devrons attendre le top action de l’autorité.  C'est pourquoi nous installons une zone vie aussi confortable que possible au cœur d’un roncier. Nos installations nous permettront aussi de nous protéger de la pluie annoncée pour la nuit.

 Nous sommes en place. L’attente commence et les vacations radio s’enchaînent.

Pour faire passer le temps, pas de mystère : on se met en place en mode "hard routine" 2 pax en surveillance, 2 pax en repos, 2 en stand-by, à tour de rôle. L'occasion de discuter à voix basse : le matériel, nos « souvenirs de guerre », la vie quotidienne, tout y passe.

 C’est la période des travaux dans les champs et les bois, l’air sent le feu de bois partout. Nous sommes à bons vent, et nous ne sommes pas visibles depuis les routes et les chemins, notre contact sur place avec qui nous sommes entrés en contact dans l’après-midi nous le confirme. Nous nous payons alors le luxe
d’un feu de bois.

 20h, la nuit s’installe. Le matériel et les hommes sont prêts depuis longtemps. Les repas sont rapidement avalés, et l’attente recommence.


  22h,  pas de contact de l’autorité.

 23h30, nous recevons un appel radio. La cible est logée, elle est bien dans la ferme qui nous a été désignée. Toutes les liaisons radios sont checkés, les armes vérifiées une nouvelle fois, les piégeurs contrôlent leurs charges dans leurs musettes, la colonne peut se met en marche.

 Nous passons sans alerter les chiens préalablement observés dans le voisinage, et nous nous engageons dans les bois et les champs jusqu’aux abords du village. Nous dérangeons quelques faisans branchés, mais nous passons sans autre contact.

 Une lune gibbeuse éclaire les champs par intermittence quand elle sort des nuages. Tout est calme. Dans les maisons que nous observons, rien ne bouge.

 En lisière du village, le binôme d’éclairage s’avance prudemment tandis que nous les appuyons depuis un couvert. Nous pouvons suivre leur progression à l'aide de notre lunette ir.

01h30 :  Ils prennent position en bordure de la ferme et observent, Les 2 voitures sont bien là. Nous pouvons les rejoindre.

 Le reste de l'équipe progresse par bonds en longeant les haies et les clôtures. Derrière la porte fenêtre de l’une des maisons du village, la lumière s’allume et nous voyons une silhouette se dessiner : un homme passe dans la lumière. On se jette à terre en une demi-seconde dans l’herbe trempée et la boue, armes en main, aux aguets… Les lumières s'éteignent, nous attendons encore plusieurs minutes totalement immobiles avant de nous remettre en mouvement .

 Nous arrivons à la ferme. 4 pax  se positionnent en protection comme nous l'avons travaillé la veille, les 2 piégeurs se faufilent entre les voitures, s’allongent et posent leurs charges juste avant de les activer.

 Pas de bruit, personne, nous repartons comme nous sommes venus. Nul ne verra, nul ne saura…

 Il reste quelques heures avant l’aube. Notre rôle sur place est terminé, notre extraction est prévue en milieu de matinée.

 Nous rentrons aux bivouacs sous l’averse et nous dormons un peu à tour de rôle. Au lever du jour nous sommes déjà en route vers le point d'extraction.

 Nous entendons alors une forte explosion dans le lointain derrière nous. Quelques instants plus tard, nous recevons la confirmation de l’autorité: notre opération a été un succès.



ATLAS.